Jusqu’au premier juin 2025, l’Abbaye de Stavelot présente De la Terre aux Étoiles, une exposition découvrant l’exploration de l’Univers, à l’aide de véritables objets spatiaux, de maquettes, d’illustrations et de vidéos. Des laboratoires d’expériences invitent le public à des manipulations, et à des installations ludiques.
De la Terre aux Étoiles est une collaboration entre l’Abbaye de Stavelot, la Cité de l’Espace de Toulouse et l’Eurospace Center de Transinne en Belgique, avec le soutien de Worldskills Belgium. L’important dossier concernant la présence belge est une production inédite d’Espaces Tourisme & Culture asbl.

La Cité de l’Espace à Toulouse est le site le plus important en Europe pour la diffusion de la culture spatiale et astronomique auprès du grand public. Il comporte 4.000m² d’expositions permanentes et temporaires, des objets spatiaux véritables à taille réelle, deux planétariums, une salle IMAX 3D et des jardins spatiaux. Un site est dédié aux plus petits afin qu’ils puissent découvrir le monde des astronautes en famille. C’est avant tout un lieu vivant, animé par une large équipe de scientifiques qui proposent des expériences sensorielles et immersives. Les expositions se renouvellent en permanence en fonction de l’actualité spatiale. On propose aussi des événements culturels, dont les retransmissions en direct des missions, des rencontres avec les astronautes, et La Nuit des Étoiles avec initiation à l’observation du ciel.

L’Euro Space Center de Transinne, en Belgique, qui lui aussi collabore activement à cette exposition, est un parc à thème dédié au domaine du spatial en Europe. Il accueille les aspirants astronautes pour un voyage unique à la découverte de l’Univers. L’espace étant un lieu d’innovations, l’Euro Space Center utilise les nouvelles technologies pour offrir à son public une expérience immersive étonnante.

Pour s’extraire de l’attraction de la Terre, un lanceur spatial doit atteindre la vitesse de 28.000 km/h, ce qui nécessite une énergie considérable. Cette exposition permet de se familiariser avec les différentes fusées qui envoient des astronautes, des satellites, des sondes ou du ravitaillement dans l’espace.

Le visiteur découvre ici les missions des vols habités à travers de véritables objets spatiaux cultes, comme les scaphandres intra-véhiculaires russes et américains, les fauteuils de capsule spatiale, ou la nourriture. Le quotidien des astronautes de la Station Spatiale Internationale (ISS) se découvre en réalisant diverses petites mises en situation, notamment à travers cette nourriture spécialement dédiée aux missions dans l’espace, les astrofoods. Des expériences ludiques sont organisées pour faire comprendre le travail des astronautes en sortie extra-véhiculaire, ou encore pour réfléchir aux conséquences sur la santé de la vie dans l’ISS.


Comment les satellites fonctionnent-ils? Comment les mettre en orbite? Que peuvent-ils nous apporter au quotidien? Comment aider la population terrienne lors de catastrophes naturelles? Les satellites ne sont pas les seuls objets fabriqués par l’homme à arpenter le système solaire. Des robots explorateurs et des sondes sentinelles expliquent comment on réalise les missions sur la Lune et sur Mars. Avec Hubble et le télescope James Webb, on part à la découverte du cosmos dans son ensemble, jusqu’à atteindre les nébuleuses et les galaxies lointaines, là où se lisent les premiers temps de l’Univers, à la limite du Big Bang il y a près de 14 milliards d’années.


La dernière partie de l’exposition examine l’étendue et la diversité des compétences de la Belgique en matière d’espace. Comment expliquer qu’un si petit pays soit aussi performant dans des domaines hautement technologiques, pointus et complexes? Ainsi, l’expertise belge dans l’observation de la Terre, la construction de satellites et composants de fusées, les tests de satellites en conditions spatiales, l’instrumentation électronique et opto-mécaniques et enfin les télécommunications n’est plus à démontrer. Grâce à la volonté de soutien de nos scientifiques, chercheurs et industriels et grâce à une synergie entre ces différents acteurs, la Belgique occupe aujourd’hui le cinquième rang des contributeurs mondiaux à l’Agence spatiale européenne (ESA), et est partenaire dans divers projets et programmes internationaux.


Cette exposition comporte plusieurs parcours thématiques — Observer la Terre, Aller dans l’Espace, Habiter l’Espace, Explorer le Système Solaire, Découvrir l’Univers — comprenant des objets spatiaux, des films, des images fascinantes et des espaces de manipulations ludiques. La partie dédiée à l’exploration spatiale en Belgique met en valeur les divers acteurs belges impliqués dans ce domaine: des entreprises, des scientifiques, et des astronautes.
De la Terre aux Étoiles…
Abbaye de Stavelot
Cour de l’Abbaye, 1 — 4970 Stavelot
Du 7 juin 2024 au premier juin 2025
Du mardi au dimanche de 10 à 18h
Aussi les lundis pendant les congés scolaires
info@abbayedestavelot.be
www.abbayedestavelot.be
Il y a trente ans, au firmament…
Une carte blanche signée Xavier Zeegers

À l’instar du corps humain, le corps social connaît aussi des moments d’étourdissement, d’euphorie, qui nous élèvent au-dessus de la grisaille ambiante. Ainsi l’épatante Expo ’58 à Bruxelles, les exploits d’Eddy ou les p‘tits Belges à Mexico éliminant l’URSS sous la gouaille du Grand Jojo. L’épopée spatiale de notre premier astronaute, Dirk Frimout, en 1992 avait un peu de cela. Fort logiquement car le premier homme à marcher sur la lune était déjà un jeune reporter belge, célèbre pour sa houpette, en 1954! La popularité stratosphérique du citoyen de Poperinge — on suggère ici de jumeler son village avec Poh-Prying au Tibet — s’explique par sa simplicité, sa disponibilité. Le désormais vicomte n’a rien d’un ‘stoeffer’, pas une once de nationalisme en lui, lequel ne sied pas à ceux qui, contemplant la terre de très haut, n’en décèlent plus les frontières picrocholines.
‘La première chose que je fis? M’extasier derrière le hublot’ a dit notre premier ambassadeur spatial. Cela contraste avec les actuels soldats-robots de grandes puissances qui raisonnent encore en termes politiques arrogants, ce qui fut aussi, il est vrai, le cas des pionniers du début, prenant la lune comme arbitre d’une rivalité politique s’articulant alors sur le ring d’un match de boxe symbolique: celui de la guerre froide. L’Amérique gagna, mais l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) évita ce piège: comment être nationaliste avec 22 pays membres, un pays associé et sept autres ayant signé avec l’ESA des accords de coopération?
Que devrait-on retenir de cette 46e expédition de la navette américaine partie le 24 mars 1992, parmi 134 autres au total, (dont deux dramatiques totalisant 14 morts), et réalisée en coopération avec l’Union Européenne? Cette mission contenait quatre instruments majeurs de mesure: trois de l’Institut Royal d’Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB) et un de l’Institut Royal Météorologique (IRM), tous consacrés à l’étude du flux solaire, à l‘atmosphère terrestre et sa photochimie, ceci à des fins de recherches climatiques. C’est dire l’importance de l’événement, car déjà ces technologies permettaient une surveillance des paramètres clés pour la physique solaire et la climatologie. C’est via sa compétence de docteur en physique appliquée et sa ténacité expérimentale que Frimout doit son séjour dans l’espace.
Tous les astronautes sont des ‘cracks’, y compris Frank De Winne, de 20 ans le cadet de Frimout, ingénieur technicien et pilote d’essai qui participa à deux missions. Il mena à bien 23 expériences durant un séjour de six mois dans l’ISS dont il fut même le commandant en 2009. Aujourd’hui, il y a Raphaël Liégeois. Oui, le progrès passe fatalement, forcément, obligatoirement par l’enseignement, en un arc-en-ciel s’étirant depuis les étoiles jusqu’à nos écoles professionnelles en déshérence. Certes un cliché, mais il faut le marteler car il n’y a pas d’autre alternative au naufrage sociétal qui nous guette. Et un bon soudeur compte autant qu’un astronaute.

On évoque souvent le voyage vers Mars. Oublie-t-on que les astronautes seraient condamnés par un rayonnement radioactif puissant que rien n’arrête, conjugué aux flux intenses de plasmas éjectés par la haute atmosphère du soleil? Au retour, ce serait au moins le cancer et la chaise roulante pour tous. Et qui de sensé voudrait survivre 18 mois à plusieurs dans une boîte de conserve, sans liaison directe avec une terre trop lointaine, ingurgitant des boissons d’urine recyclée? (Pour le solide, je suis… dubitatif!).
Les satellites sont devenus indispensables. Ils sont les vecteurs du monde actuel centré sur les communications. Ils constituent aussi les meilleurs postes d’observation de la terre, donc les relais des SOS qu’elle nous lance et des menaces venues des confins de l’espace. Les écouterons-nous enfin? A chacun d’y réfléchir. Frimout le fait encore à 84 ans. Proficiaat Dirk!
