Comment devient-on caricaturiste? Cette rétrospective ne répondra probablement pas à la question mais vous emmènera dans le parcours très personnel d’un illustrateur pour enfants qui a fini par faire rire les adultes. De sa formation à l’Institut Saint-Luc à Bruxelles en passant par la publication d’illustrations et de livres pour enfants en collaboration avec entre autres Laurence Herbert, Bernard Giraudeau, Marie-Aude Murail ou Carl Norac, jusqu’à ses collaborations aux journaux Pan, Télé-Moustique, Le Soir, Le Soir Mag, La Libre Belgique, la Dernière Heure et bien d’autres, vous entrerez dans son atelier pour découvrir les coulisses de la fabrication d’une image et en ressortir avec le sourire. Satisfait ou remboursé.
Il illustre l’actualité chaque jour dans La Libre Belgique et dans la DH, depuis 21 ans, ainsi que chaque semaine dans Soir Mag. Il publie son nouveau recueil, Une forme olympique, aux Editions Racine. Et une exposition rétrospective lui est consacrée au Centre culturel d’Uccle, jusqu’au 3 novembre. Le dessinateur Frédéric du Bus était l’invité de Week-end Première:
Frédéric du Bus a débuté comme illustrateur jeunesse. « C’était un type qui n’avait pas une once d’imagination, comme maintenant toujours, et qui avait besoin qu’on le nourrisse avec un texte, maintenant c’est de l’actu, et qui mettait des images un peu souriantes sur un texte. Je fais la même chose maintenant, mais avec l’actualité ».
Ses dessins pour enfants (notamment Léonid dévore les livres, chez Casterman) révèlent non seulement de l’innocence, mais aussi une certaine gravité, que le dessinateur explique ainsi : « J’ai toujours considéré que l’enfance, ce n’est pas un truc avec des petits papillons roses et des petites abeilles, que c’est aussi une période pleine de traumatismes, une période pas simple quand on la revoit 30 ans plus tard. Il se passe des choses horribles dans l’enfance, tout le monde a connu ça. Donc, j’ai toujours essayé de faire passer un petit quelque chose comme ça dans les illustrations ».
Le dessinateur passe ensuite à la caricature de presse. « Je suis arrivé là-dedans, peut-être que c’était mon destin. Petit déjà, dans mes cahiers en classe, je faisais des caricatures de profs, je faisais rire mes copains ». Tout part d’une rencontre avec un employé de chez Casterman, quand il faisait des livres pour enfants, qui lui a proposé de faire des caricatures. Et ça a continué…
Sur la technique, sur la manière de réfléchir, il n’y a pas de différence avec l’illustration jeunesse, considère-t-il. C’est la même manière de travailler.
Aujourd’hui, « au point où on en est, j’espère que j’ai transformé mes tics en style. Mais je ne vais plus beaucoup évoluer dans mon dessin ».
Son nouveau recueil, Une forme olympique, aux Editions Racine, revient sur cette année 2024, avec le sourire, mais pas uniquement. Ce n’était pas une folle année… Se confronter à l’actualité le désespère-t-il ? « Je suis fondamentalement désespéré. C’est mon état normal permanent. Dans ce désespoir, il y a une forme d’ironie et de ‘bah, allons, autant en rigoler’ ».
2024, c’était la polémique sur l’Evras en début d’année, les Jeux Olympiques, les élections dans plusieurs pays, le populisme, le chaudron climatique, plusieurs guerres…
« Les choses rigolotes, les choses gaies, ça ne présente aucun intérêt. Quand les choses fonctionnent bien, on ne les voit même pas. Moi, ce qui m’intéresse, c’est justement tout ce qui ne va pas, et là, on peut commencer à travailler. Si le monde allait bien, on n’aurait pas besoin de caricaturistes » confie celui qui a remporté le prestigieux Press Cartoon Belgium du meilleur dessin de presse en 2013 et en 2023.
L’exposition duBus, de l’illustration à la caricature, à voir jusqu’au 3 novembre au Centre culturel d’Uccle, permet de découvrir les originaux de ses dessins, leur matérialité, la subtilité des couleurs et des traits.
Comment effectuer une sélection dans pratiquement 40 ans de dessins ? « Cela se fait dans la douleur et parfois dans l’évidence, explique le caricaturiste. On voit plein de choses qu’on avait oubliées, on voit sa vie, on voit des choses mauvaises, on voit des choses qui n’ont plus aucun intérêt. […] C’est comme feuilleter un vieil album de photos, avec des gens qui sont morts. Cela dit, cette exposition est plutôt joyeuse ! »
https://www.rtbf.be/article/une-forme-olympique-le-nouvel-album-de-frederic-du-bus-si-le-monde-allait-bien-on-n-aurait-pas-besoin-de-caricaturistes-11445105
On lira aussi avec intérêt l’article © Hubert Leclercq
https://www.dhnet.be/regions/bruxelles/2024/10/05/tout-dubus-au-centre-culturel-duccle-aujourdhui-on-doit-etre-a-6-000-dessins-KC4WCYEVC5CMZPODGKREC3TXJ4/
Et celui © Pierre De Vuyst (Soir Mag)
https://www.ccu.be/le-meilleur-des-gags-de-dubus/
De L’illustration à la caricature, une rétrospective duBus
Centre culturel d’Uccle
Rue Rouge, 47, 1180 Uccle-Bruxelles
Du 05.10 au 02.11.2024
Ouvert du mardi au vendredi de 11h à 18h
Le samedi de 14h à 18h et 1h avant les spectacles
culture@uccle.brussels
https://www.ccu.be/projects/exposition-dubus/
http://www.dubus.be
2 réponses à “Frédéric duBus, rétrospective”
Nous sommes tous coincés jni7dans les embouteillages et le gris surplace belge; duBus nous apporte un peu de soleil d’ Italie :ici les vespasiennes là-bas la Vespa !
Découverte géniale et enthousiasmante !!!
Merci messager !!
👍